
Nutrition & pathologies
Consommation de produits sucrés, poids et risque cardio-vasculaire
Les messages de santé publique conseillent de modérer la prise de produits sucrés. Mais les consommations habituelles constituent-elles un facteur de risque que ce soit pour la prise de poids ou pour la survenue de maladies métaboliques ?
Protocole de l’étude
Le travail de C E. O’Neil 1 s’intègre dans l’étude de Santé Nationale et de Surveillance des Apports Nutritionnels (NHANES) aux USA, qui s’est déroulée de 1999 à 2004 et a inclus 15 023 sujets adultes de 19 ans et plus.
Pourcentage des sujets ayant consommé des produits sucrés :
|
% de consommateurs |
Consommation en g /jour |
Chocolat seul |
12,9 % |
39,9 +/- 1,1 |
Bonbons et sucre seuls |
10,9 % |
28,9 +/- 1,3 |
Toutes sucreries (y compris, chocolat, bonbons et sucre) |
21,8 % |
38,3 + /- 1,0 |
Résultats
Quant on compare les consommateurs de produits sucrés par rapport aux non-consommateurs, on note des différences significatives pour les valeurs de certains paramètres :
|
Produits sucrés |
Chocolat |
Bonbons et sucre |
Age moyen |
45,6 45,8 0,60 |
45,8 45,8 0,97 |
45,7 45,8 0,84 |
Poids moyen |
79,5 80,7 0,34 |
78,8 80,7 0,09 |
79,1 80,6 0,45 |
IMC |
27,7 28,2 0,092 |
27,7 28,1 0,74 |
27,6 28,1 0,03 |
Tour de taille |
95,3 96,5 0,005 |
95,0 96,5 0,07 |
94,8 96,4 0,065 |
Apport calorique |
2383 2156 <0,001 |
2403 2176 <0,0001 |
2373 2187 <0,0001 |
C-Réactive Protéine |
0,40 0,43 0,49 |
0,38 0,43 0,174 |
0,40 0,42 0,26 |
Risque de syndrome métabolique |
0,90 1,00 0,153 |
0,85 1,00 0,045 |
0,97 ,00 0,79 |
On constate que les consommateurs de produits sucrés ont un poids, un IMC et un tour de taille significativement moindres que les non-consommateurs.
Quant au taux de C-Réactive protéine (marqueur de risque cardio-vasculaire), il est également significativement plus bas chez les consommateurs, par rapport aux non-consommateurs.
En outre, la tension artérielle diastolique est significativement abaissée de 14 % chez les consommateurs de sucreries par rapport aux non-consommateurs (p = 0,047).
Quant aux consommateurs de chocolat, leur LDL-cholestérol est diminué de 19 % (p = 0,037) et le risque d’avoir un syndrome métabolique est abaissé de 15 % (p = 0,045).
Conclusion
Les résultats de l’étude suggèrent que la consommation de produits sucrés, aux doses moyennes constatées (38 g par jour), augmente un peu l’apport calorique, mais sans pour autant majorer le poids, l’IMC ou la masse grasse.
Quant à la consommation de chocolat (prise isolément), elle ne favorise pas l’apparition de maladies métaboliques : affections cardio-vasculaires ou syndrome métabolique.
Les auteurs concluent que, contrairement aux idées reçues, la consommation de sucreries n’a pas d’effets négatifs sur la santé à condition de les consommer avec modération.
[1] C.E. O’Neil and al. Candy consumption was not associated with body weight measures, risk factors for cardiovascular disease, or metabolic syndrome in US adults: NHANES 1999-2004 Nutrition Research 2011, 31, 122-130
Date de publication: 10/12/2012