ALIMENTATION DURABLE
L’élevage a une empreinte environnementale forte qui se décline sur plusieurs plans [1, 2] :
- Les émissions de gaz à effet de serre, avec 14,5% des émissions mondiales issues de l’élevage dont 9,3% pour les bovins
- La consommation des ressources en eau
- L’utilisation des terres pour l’alimentation animale avec des problématiques de déforestation, émissions de polluants dans l’air, pollution des sols, de l’eau (rejets de nitrates) …
En pratique, il existe trois leviers principaux pour adapter sa consommation de viande aux enjeux environnementaux.
1.Réduire sa consommation
Face à l’ensemble des problématiques environnementales mais aussi pour des raisons de santé, la communauté scientifique s’accorde aujourd’hui sur la nécessité de réduire la consommation de viande pour aller vers un rééquilibrage entre la consommation d’aliments d’origine végétale et de produits d’origine animale.
Sans nécessairement exclure les produits animaux qui sont sources de nutriments indispensables à l’équilibre nutritionnel – protéines de bonne qualité (au profil en acides aminés optimal), ainsi que des vitamines et minéraux tels que le fer héminique (viande), le calcium (produits laitiers) ou la vitamine B12 – il est recommandé aux adultes de limiter leur consommation à moins de 500 g/semaine pour la viande hors volaille, à 2 portions/jour pour les produits laitiers et à moins de 150g /semaine pour la charcuterie, selon les recommandations du PNNS 2019-2023. [1, 3, 4]
Cependant, plusieurs modélisations du régime alimentaire durable recommandent une consommation de viande inférieure à la limite établie par le PNNS. C’est le cas du scénario mondial Eat-Lancet qui recommande une consommation d’environ 100g par semaine de viande hors-volaille (bœuf, porc, agneau…) et 200g par semaine de poulet ou autre volaille. [5]
Notons cependant qu’il est nécessaire de prendre en compte que certaines catégories de population ont des besoins protéiques plus élevés (personnes âgées, femmes enceintes, …). [2] Par ailleurs, il est aussi important de prendre en compte la notion de culture et d’acceptabilité des populations pour émettre des recommandations applicables.
2.Privilégier les produits carnés avec une plus faible empreinte
D’après la FAO, la viande bovine émet 295 kgCO2eq par kg de protéines, soit presque 10 fois plus que du poulet ou des œufs (35 et 31 kgCO2eq par kg de protéines respectivement), et presque 5 fois et demie plus que du porc (55 kgCO2eq par kg de protéines). [6] C’est pourquoi toutes les sources de protéines animales ne se valent pas en termes d’impacts : il vaut mieux privilégier le poisson, les œufs, la volaille, ou le porc par rapport à une viande de bœuf.
3.Favoriser les produits issus de pratiques durables
Il existe des pratiques d’élevage plus vertueuses qui limitent leur impact environnemental et apportent des services écosystémiques.
On peut noter par exemple que le Label Rouge pour les bovins impose un minimum de 5 mois de pâture. [7] Or le pâturage permet un maintien des prairies qui rendent des services écosystémiques et sont favorables à la biodiversité, au stockage de carbone et à la filtration de l’eau. [2]
Les labels Agriculture Biologique, Bio Cohérence, Nature & Progrès et Demeter limitent les traitements antibiotiques, posent des contraintes sur l’alimentation des bovins (interdiction des OGMs comme le soja d’Amérique du Sud, interdiction d’utilisation de produits de synthèse pour produire les aliments destinés aux animaux, favorisation des fourrages locaux…), limitent le transport du bétail et imposent un accès en extérieur.[8]
Le label Haute Valeur Environnementale quant à lui a vocation à préserver la biodiversité (insectes, arbres, haies, variétés végétales et animales diversifiées et préservation des races menacées…), limite l’utilisation de produits de synthèse pour la production des aliments destinés aux bovins et requiert une optimisation de la quantité d’eau consommée par la ferme d’élevage. [8]
[1] notre-environnement.gouv.fr https://notre-environnement.gouv.fr/actualites/breves/article/alimentat…
[2] INRAE, les enjeux de la consommation de viande https://www.inrae.infrawan.fr/actualites/quels-sont-benefices-limites-d…
[3] PNNS 2019-2023 https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/pnns4_2019-2023.pdf
[4] ANSES https://www.anses.fr/fr/content/l%E2%80%99anses-actualise-les-rep%C3%A8…
[5] Eat Lancet, rapport 2019 https ://eatforum.org/eat-lancet-commission/eat-lancet-commission-summary-report/
[6] FAO : https://www.fao.org/gleam/fr/
[7] Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), Les signes de qualité et d’origine, le label rouge, https://www.inao.gouv.fr/Espace-professionnel-et-outils/Produire-sous-s…;
[8] ADEME, les labels environnementaux (viande de bœuf), https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/labels-environnement…;
Les recommandations quant aux sources protéiques pour une alimentation plus durable préconisent d'équilibrer d'avantage les proteines animales et végétales dans nos repas.
Le PNNS recommande donc de consommer moins de 500 g de viande par personne et par semaine, soit 3 à 5 portions. Il est conseiller de limiter la viande rouge et de favoriser les viandes blanches tout en se limitant à 150 g de charcuterie par semaine (3 tranches de jambon blanc).
Il est donc préférable d'augmenter la part de légumineuses dans son alimentation et d'inclure des repas entièrement végétariens.
Pour plus d'informations, consultez notre infographie "protéines animales et végétales : quel équilibre ?"
Source : PNNS 2018-2023
Manger de saison permet de limiter l’impact environnemental de son alimentation pour plusieurs raisons. Les fruits et légumes de saison ont une empreinte carbone plus faible car ils ne sont pas cultivés sous serre chauffée et nécessitent moins de transport et de stockage en chambre froide, étant généralement cultivés localement. Manger de saison est donc l’option à privilégier au maximum pour la consommation de produits frais. [1, 2]
En ce qui concerne l’intérêt nutritionnel, il n’y aurait pas de différence significative de qualité nutritionnelle entre des produits de saison et hors-saison. Les études laissent penser que la qualité nutritionnelle des fruits et légumes est plus élevée au moment de la récolte puis diminue avec le temps. Ainsi, récoltés avant maturité pour supporter les étapes logistiques et subissant un long transport ou un long stockage la qualité nutritionnelle des produits hors-saison serait amoindrie, mais la diminution des niveaux de micro-nutriments resterait minime. [2]
Puisqu’il n’est pas toujours facile de respecter les saisons, une bonne alternative est de se tourner vers les conserves ou les produits surgelés. Ce sont généralement des produits qui ont été récoltés et conditionnés pendant leur saison de maturité normale, et peuvent se consommer hors-saison grâce à leur longue durée de conservation. Si leur qualité nutritionnelle est similaire à celle des produits frais [3], leur impact environnemental peut s’avérer plus élevé. En effet, pour des conditions de production et distances de transport équivalentes, les produits surgelés requièrent significativement plus d’énergie que les produits frais (surgélation et maintien à basse température), tandis que pour les produits en conserves l’impact viendra majoritairement de l’emballage. [4]
Sources –
[1] Manger-Bouger, https://www.mangerbouger.fr/manger-mieux/bien-manger-sans-se-ruiner/bie…
[2] Eufic, food facts for healthy choices, https://www.eufic.org/fr/une-vie-saine/article/les-fruits-et-legumes-sa…;
[3] Rickman Joy C., Barrett Diane M, Bruhn Christine M, Nutritional comparison of fresh, frozen and canned fruits and vegetables., Journal of the science of Food and Agriculture, Volume 87, Issue 6, p. 930-944, March 2007, https://doi.org/10.1002/jsfa.2825
[4] Angelina Frankowska, Harish Kumar Jeswani, Adisa Azapagic, Environmental impacts of vegetables consumption in the UK, Science of The Total Environment, Volume 682, 2019, Pages 80-105, ISSN 0048-9697, https://doi.org/10.1016/j.scitotenv.2019.04.424.
Les produits « made in France » permettent d’une part de garantir une production localisée, plus proche de son lieu de consommation, limitant ainsi l’impact carbone lié au transport. D’autre part, cela assure que le produit a été soumis aux exigences françaises et européennes en matière sanitaire et de bien-être animal [1,2] qui sont plus élevées que dans certains autres pays.
Il existe diverses allégations sur l’origine des produits [3].
- Les allégations « made in France », « origine France », « produit en France » indiquent pour un produit préparé que la dernière transformation substantielle du produit s’est faite en France.
- Les « indications géographiques protégées » ou « IGP » indiquent que toutes les caractéristiques d’un produit sont liées à une zone géographique déterminée (Française ou Européenne), et qu’au moins 1 étape de production / transformation est réalisée dans cette zone géographique.
- Les « appellations d’origine protégée » ou « AOP » indiquent que toutes les étapes de production ont été réalisées selon les savoirs-faires d’une zone géographique déterminée (Française ou Européenne). Les « appellations d’origine contrôlée » ou « AOC » sont l’équivalent français des AOP, certifiées à l’échelle française mais en attente du label AOP européen.
- La mention « origine : France » sur la viande indique que l’animal est né et a été élevé en France. Des mentions viande « française » ou « de France » créées par les professionnels des filières indiquent que les animaux sont nés, élevés, abattus, et transformés en France.
Notons aussi que la mention de l’origine de certaines denrées est obligatoire dans l’Union Européenne. C’est le cas de la viande, du poisson, des fruits et légumes, du miel et de l’huile d’olive. C’est aussi le cas pour le lait et la viande en tant qu’ingrédients intégrés dans des produits. [4]
Bien que les produits français répondent globalement à des exigences élevées, les conseils pour une consommation durable s’appliquent pour les produits made-in-France de la même façon que pour les autres produits – privilégier le local, de saison, issu de pratiques plus durables (ce qui peut être indiqué par des mentions valorisantes complémentaires ou des labels).
Sources –
[1] agriculture.gouv.fr, https://agriculture.gouv.fr/bien-etre-animal-la-reglementation-qui-enca…;
[2] gouvernement.fr, https://www.gouvernement.fr/action/la-loi-agriculture-et-alimentation&n…;
[3] economie.gouv.fr, https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/allegation-made-France
[4] economie.gouv.fr https://www.economie.gouv.fr/particuliers/reglementation-origine-geogra…
Les denrées exotiques (fruits exotiques, chocolat, café, thé…) ont généralement une forte empreinte environnementale, notamment parce qu’ils proviennent de pays lointains et nécessitent un transport long. [1, 2]
En outre, pour certaines productions (café, cacao, certains fruits à coque, banane…) les conditions de production sont souvent pointées du doigt en raison de leurs impacts environnementaux (déforestation, utilisation de pesticides…) ou sociaux (faible rémunération, conditions de travail difficiles, travail des enfants…).
De ce fait, en pratique, il est recommandé de privilégier les produits présentant des labels garantissant des pratiques plus respectueuses. Par exemple, le label Rainforest Alliance/UTZ valorise les pratiques plus respectueuses de l’environnement et plus résilientes tandis que le label Fairtrade/Max Havelaar garantit des conditions décentes, une meilleure rémunération des producteurs et le respect de l’environnement. [3,4] .
L’objectif n’est évidemment pas de se passer totalement de ces denrées exotiques que nous apprécions et qui apporte de la diversité alimentaire, mais de les consommer raisonnablement, et développer la consommation d’alternatives plus responsables.
Sources:
[1] Angelina Frankowska, Harish Kumar Jeswani, Adisa Azapagic, Life cycle environmental impacts of fruits consumption in the UK, Journal of Environmental Management, Volume 248, 2019, 109111, ISSN 0301-4797, https://doi.org/10.1016/j.jenvman.2019.06.012.
[2] Laura Roibás, Aziz Elbehri, Almudena Hospido, Carbon footprint along the Ecuadorian banana supply chain: methodological improvements and calculation tool, Journal of Cleaner Production, Volume 112, Part 4, 2016, Pages 2441-2451, ISSN 0959-6526, https://doi.org/10.1016/j.jclepro.2015.09.074.
[3] Rainforest Alliance/UTZ, https://www.rainforest-alliance.org/fr/connaissances/que-signifie-certi…;
[4] Fair Trade/Max Havelaar. https://maxhavelaarfrance.org/le-commerce-equitable/labels-et-cahiers-d…;
Un produit certifié bio répond aux exigences de la législation européenne sur l’Agriculture Biologique et porte nécessairement le logo « Eurofeuille ». Le logo français AB (facultatif) correspond au même cahier des charges. [1]
Ce que la certification bio garantit [1] :
v aucune utilisation de produits chimiques de synthèse (pesticides, engrais, désherbants...)
v aucune utilisation d’OGM
v respect du bien-être animal (transport, conditions d’élevage, abattage…)
v animaux nourris uniquement avec des produits certifiés bio
v pour les produits transformés, une quantité de 95 % au moins des ingrédients agricoles issus de l’Agriculture Biologique.
Ce que la certification bio ne garantit pas [1] :
x absence totale de résidus de pesticides (c’est une interdiction d’usage avec obligation de moyens mais pas de résultat)
x origine (il peut y avoir des produits BIO qui viennent de loin, avec un impact carbone important ). ll est obligatoire de mentionner l’origine des matières agricoles sous le logo bio CE.
A noter – La législation étant européenne, toutes les denrées bio produites au sein de l’UE sont soumises au même cahier des charges. Une denrée produite en dehors de l’UE portant un label bio est soumise à des règles d’équivalence et doit posséder un certificat attestant le respect de ces règles. Ce certificat est contrôlé à l’entrée sur le territoire européen. [1]
Source :
[1] economie.gouv, https://www.economie.gouv.fr/particuliers/comprendre-labels-bios
L'état des lieux réalisé par l'ANSES sur les produits issus de l'agriculture biologique a révélé :
- qu'il n'y avait pas de différences remarquables sur la teneur en nutriments entre le bio et le conventionnel
- que l'organisme était moins exposé aux produits phytosanitaires
Les conclusions de ces recherches et d'autres articles de la littérature montrent qu'il n'y a pas de différence nutritionnelle avérée.
Plusieurs études ont montré que les consommateurs de bio ont une alimentation intégrant plus de végétaux et donc plus équilibrée accompagnée d'un mode de vie plus sain. Cela peut expliquer qu'on trouve dans cette population un risque moins élevé de développer certaines maladies comme les maladies cardiovasculaires ou certains cancers.
Sources :
MangerBouger.fr,
E. Kesse-Guyot et al. Key Findings of the French BioNutriNet Project on Organic Food–Based Diets: Description, Determinants, and Relationships to Health and the Environment, Advances in Nutrition, Volume 13, Issue 1, January 2022, Pages 208–224, https://doi.org/10.1093/advances/nmab105
En raison de leur origine lointaine, la production et la distribution du café et du chocolat peuvent engendrer un fort impact environnemental et social – utilisation de pesticides, déforestation, impact sur la biodiversité, faible rémunération, travail des enfants … Toutes les pratiques ne se valent pas ; des filières plus durables et labelisées se développent.
Le chocolat et café plus durables peuvent être identifiés grâce à différents labels. Les plus répandus sont :
- Fairtrade/Max Havelaar qui garantit des conditions de travail décentes, une meilleure rémunération des producteurs et le respect de l’environnement [1]
- Rainforest Alliance/UTZ qui propose aux producteurs de nouvelles méthodes de cultures plus respectueuses de l’environnement et qui rendent leurs exploitations plus résilientes. [2]
Des démarches d’amélioration des pratiques et de meilleure rémunération sont aussi menées directement par les entreprises, à l’image de Nestlé avec le Cacao Plan et le Nescafé Plan.
Sources
[1] Max Havelaar France, https://maxhavelaarfrance.org/le-commerce-equitable/labels-et-cahiers-d…
[2] Rainforest-alliance, https://www.rainforest-alliance.org/fr/connaissances/que-signifie-certi…
Le poisson et les produits de la pêche possèdent des qualités nutritionnelles précieuses – protéines de bonne qualité, vitamines D et B12, oméga-3 à longues chaînes tels l’EPA et le DHA (majoritairement pour les poissons gras) … C’est pourquoi les recommandations du PNNS sont de consommer deux portions (de 100g) de poisson par semaine en alternant poisson maigre et poisson gras (au moins une portion de poisson). [1, 2, 3, 4]
D’après la FAO, l’intérêt nutritionnel est le plus souvent comparable entre les poissons sauvages et les poissons d’élevage, même si on peut noter des différences notamment en termes de qualité et quantité d’acides gras [4]. Une étude récente réalisée sur deux espèces de poissons présentes en Corse a montré que les poissons sauvages contenaient moins d’acides gras polyinsaturés que leurs homologues d’élevage [5]. Cependant, il existe de grandes disparités de composition en acides gras parmi les poissons d’élevage en fonction de l’espèce et de l’alimentation des poissons [6].
La question se pose par ailleurs sur la présence de polluants. En effet, le poisson est un aliment susceptible d’être contaminé par des substances chimiques (PCB, methylmercure) ou des micro-organismes (bactéries, parasites) issus du milieu dans lequel il évolue, d’où des recommandations spécifiques pour certaines populations cibles [1]. De récentes études montrent que les poissons sauvages peuvent être davantage sujets à la contamination aux polluants que les poissons d’élevage en raison de la pollution de leur milieu naturel. Par exemple, une étude comparant la quantité de micro-plastiques entre des poissons sauvages et d’élevage en Asie a montré que 75% des poissons sauvages étudiés contenaient des micro-plastiques contre 44% pour les poissons d’élevage étudiés [7].
La problématique des stocks de poissons sauvages qui s’appauvrissent drastiquement comme expliqué dans le rapport de la FAO [8] est également à prendre en compte. Les poissons d’élevage peuvent ainsi constituer une alternative intéressante pour répondre à la demande croissante en poisson et limiter les conséquences de la surpêche.
Cependant, l’intensification de certaines pratiques d’élevage a soulevé des questions environnementales et sanitaires (densité des poissons favorisant le développement de pathogènes, bien-être animal, utilisation d’antibiotiques, de pesticides, échappées de poissons d’élevage qui prolifèrent en milieu naturel, sourcing et qualité de l’alimentation des poissons : des espèces carnivores sont nourries avec du soja, …) auxquelles les autorités européennes, françaises et les acteurs de la filière eux-mêmes s’efforcent de répondre. [9, 10, 11]
De même que pour les autres types d’élevage, des labels existent pour garantir et développer les pratiques d’aquaculture plus durables, comme par exemples le « Label rouge », la « charte Aquaculture de nos régions », le label de l’« Aquaculture Stewardship Council » ou encore « Agriculture biologique ».
En ce qui concerne le poisson sauvage, les faits montrent qu’une gestion rigoureuse de la pêche préserve les stocks et les écosystèmes [8]. Il est recommandé de consommer du poisson de saison pêché localement, ou issu d’une pêche industrielle plus durable, certifiée par exemple par le label français « pêche durable » ou le label international MSC, en évitant les pêches hors-UE.
Sources :
[1] ANSES, https://www.anses.fr/fr/content/poissons-et-produits-de-la-p%C3%AAche-s…
[2] Manger-Bouger https://www.mangerbouger.fr/l-essentiel/les-recommandations-sur-l-alime…
[3] PNNS4 https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/pnns4_2019-2023.pdf
[4] FAO, the nutritional benefits of fish are unique, https://www.fao.org/in-action/globefish/fishery-information/resource-de…;
[5] Amoussou, N., Marengo, M., Iko Afé, O.H. et al. Comparison of fatty acid profiles of two cultivated and wild marine fish from Mediterranean Sea. Aquacult Int 30, 1435–1452 (2022).
[6] Cladis DP, Kleiner AC, Freiser HH, Santerre CR. Fatty acid profiles of commercially available finfish fillets in the United States. Lipids. 2014 Oct;49(10):1005-18.
[7] Garcia, A.G., Suárez, D.C., Li, J. et al. A comparison of microplastic contamination in freshwater fish from natural and farmed sources. Environ Sci Pollut Res 28, 14488–14497 (2021). https://doi.org/10.1007/s11356-020-11605-2
[8] FAO, la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, https://www.fao.org/3/ca9231fr/CA9231FR.pdf
[9] Harald Bergland, Evgenii Burlakov, Pål Andreas Pedersen, John Wyller, Aquaculture, pollution and fishery - dynamics of marine industrial interactions, Ecological Complexity, Volume 43, 2020.
[10] Ministère de l’Économie et des finances https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/publications/juridiques/panorama-de…
[11] Observatoire des aliments, https://observatoire-des-aliments.fr/qualite-dico/la-charte-aquaculture…;
Il existe de nombreux labels, chacun possédant son propre cahier des charges. L’ADEME en recommande certains listés ci-dessous, en explicitant leurs garanties et objectifs. [1]
Les labels alimentaires qui assurent un « Très bon choix » selon l’ADEME sont :
- « Agriculture biologique » ou AB, qui possède un cahier des charges strict sur l’utilisation de produits chimiques, sans OGM et des critères de bien-être animal.
- « Bio cohérence » qui s’appuie sur les critères du label AB en y ajoutant le respect de la saisonnalité et de la biodiversité, un soutien à l’agriculture locale et de bonnes conditions sociales pour les producteurs.
- « Nature & Progrès » qui a une vision plus large de l’agriculture biologique en y intégrant des aspects économiques et sociaux comme la valorisation des circuits courts.
- « Demeter » : un label de biodynamie obtenu après certification AB et qui encadre tous les aspects de la production à la commercialisation – fermes 100% bio et biodynamiques, pratiques régénératrices, conditions d’élevage, de reproduction et d’abattage des animaux dans le respect du bien-être animal, faible transformation des produits avec peu d'additifs, matériaux d’emballage à impact environnemental limité…
- « Haute Valeur Environnementale (HVE) » qui exige une préservation de la biodiversité, une utilisation limitée des produits de synthèse tant pour les fruits et légumes que pour les cultures destinées à l’alimentation animale, ainsi qu’une optimisation de la consommation d’eau.
- Fairtrade/Max Havelaar et Rainforest alliance/UTZ pour les produits exotiques
D’autres classements existent tels que celui de Greenpeace, basé sur des critères de fiabilité, pour lequel on retrouve les labels AB, Nature & Progrès et Demeter parmi « les plus fiables ». [2]
Source :
[1] ADEME, labels environnementaux,
https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/labels-environnement…;
[2] Greenpeace, https://www.greenpeace.fr/demarches-durabilite/
& https://www.guide-labels-alimentaires.com/
De nombreux scénarii ont été construits afin de modéliser l'assiette durable à l'horizon 2050 tels que :
- Les modélisations SISAE Transitions 2050 (ADEME, 2022)
- Le scénario Français - AFTERRES 2050 (Solagro, 2016)
- Le scénario Européen - TYFA (IDDRI, 2018)
- Le scénario Mondial - Eat-Lancet (Commission Eat-Lancet, 2019)
Chaque scénario est fondé sur ses propres hypothèses :
- Une généralisation de l’agroécologie avec des productions animales et végétales essentiellement placées sous labels de qualité pour AFTERRES [2].
- Une Europe agroécologique avec un redéploiement des prairies naturelles pour TYFA [3].
- Ou encore une transition des systèmes alimentaires et des consommations afin de ne pas dépasser les limites planétaires tout en nourrissant sainement 10 milliards d’êtres humains pour Eat Lancet [4].
Les différentes hypothèses mènent de fait à des modélisations d’assiettes durables dont les grammages varient. Cependant, de grandes tendances se retrouvent dans l’ensemble des scénarios.
- Une diminution du gaspillage alimentaire (division par 2 pour AFTERRES 2050, pour Eat Lancet et pour deux scénarii de l’ADEME, conformément à l’ODD 12.3)
- Une augmentation des pratiques de culture et d’élevage plus vertueuses (pratiques agroécologiques, élevage en prairie, plus de produits en agriculture biologique, …)
- Une diminution de la part de produits animaux dans l’alimentation au profit de la consommation de végétaux, et notamment de légumineuses. Dans le scénario AFTERRES, la consommation de viande est divisée par 2 par rapport à 2010, soit 94 g/j/adulte en 2050. Eat Lancet propose un apport de référence de 14 g/j de bœuf, agneau, porc et de 29 g/j de volaille. Quant au scénario « génération frugale » de l’ADEME, qui modélise une généralisation de la sobriété avec des changements sociétaux profonds, il propose 10 g/j de viande bovine et ovine, 13 g/j de viande porcine, charcuteries, abats et autres, et 14 g/j de volailles, soit 2 à 3,5 fois moins que les quantités du régime tendanciel.
Sources :
[1] Simulation prospective du Système Alimentaire et de son Empreinte Carbone (SISAE), ADEME f121_sisae_rapport-final_12052022_vf.pdf (solagro.org)
[2] Afterres2050.solagro, https ://afterres2050.solagro.org/
[3] IDDRI, « Une Europe agroécologique en 2050 : une agriculture multifonctionnelle pour une alimentation saine », 2018, https ://www.iddri.org/fr/publications-et-evenements/etude/une-europe-agroecolog…
[4] Eat Lancet rapport de 2019, https ://eatforum.org/eat-lancet-commission/eat-lancet-commission-summary-report/
Les régimes végétariens et végétaliens sont définis officiellement de la manière suivante [1]
- Le régime végétarien
Le régime végétarien, aussi appelé végétarisme, est une pratique alimentaire qui exclut la consommation de viande, de poisson et de fruits de mer. Selon les pratiques il peut exclure également les œufs (régime lacto-végétarien) ou les produits laitiers (régime ovo-végétarien).
- Le régime végétalien
Le régime végétalien, aussi appelé végétalisme, est une pratique alimentaire qui exclut la consommation de tous les produits d’origine animale. Ce régime écarte ainsi la consommation de chair animale (viande, poisson, fruits de mer), comme le régime végétarien, mais aussi les œufs, les produits laitiers et le miel.
Et que signifie « vegan » ?
Plus qu’une simple pratique alimentaire, le véganisme est un mode de vie. Les personnes vegan adoptent un régime végétalien mais excluent également de leur quotidien l’utilisation de tous les produits d’origine animale, par exemple dans les vêtements (laine, cuir…) ou les cosmétiques.
L’impact de ces régimes alimentaires sur la nutrition et la santé est différent, dû en particulier à la présence ou non de produits d’origine animale.
En effet, il est admis que le végétarisme peut tout à fait être adapté pour la santé à condition de combiner judicieusement divers aliments pour couvrir les besoins protéiques et apporter notamment tous les acides aminés essentiels au fonctionnement de l’organisme, et ce, en associant céréales et légumineuses (ex : riz et lentilles, semoule et pois chiches). [1]
Lorsqu’il est bien équilibré, le régime végétarien peut présenter des atouts nutritionnels et environnementaux en se rapprochant du modèle de l’assiette durable (forte présence de végétaux, riches en vitamines et en fibres, avec une consommation plus importante de fruits, légumes, féculents complets, légumes secs, fruits à coque, et moins de graisses animales…). [1]
Le végétalisme quant à lui nécessite un suivi plus poussé et n’est pas adapté à toutes les populations puisqu’il exclut tous les produits d’origine animale (la viande, le poisson mais aussi les œufs, les produits laitiers ou le miel) qui peut engendrer des apports insuffisants, voir des carences en certains nutriments essentiels comme le calcium, la vitamine D, la vitamine B12, le fer, les oméga 3.
Il n’est notamment pas recommandé pour les nourrissons, les enfants et adolescents du fait de leurs besoins spécifiques liés à leur croissance, notamment en fer ou en calcium, ainsi que chez les femmes enceintes pour lesquelles un suivi médical et des compléments alimentaires sont nécessaires en cas de régime végétalien. [1]
Source :
[1] Manger-Bouger
https://www.mangerbouger.fr/manger-mieux/se-faire-plaisir-en-mangeant-e…
L'alimentation durable est une alimentation respectueuse de l’environnement, accessible économiquement et socialement équitable, qui vise à nourrir les femmes et les hommes en qualité et en quantité suffisante, aujourd’hui et demain.
Différentes pratiques peuvent être mises en place pour avoir une alimentation plus durable :
- Consommer des fruits et légumes de saison
- Acheter plus local
- Acheter des produits qui viennent d'une agriculture plus raisonnée, comme l'agriculture biologique
- Augmenter la part de végétaux et de protéines végétales dans son alimentation et réduire la part de viande
- Eviter le gaspillage alimentaire
- Privilégier les produits avec le moins d'emballage possible ou éco-conçu
Source : Mangerbouger.fr
Il peut exister des risques de déficit en :
Protéines : les protéines végétales présentent un profil en acides aminés incomplet, et sont souvent déficientes en un ou plusieurs acides aminés essentiels. De plus, la biodisponibilité de ces protéines est moins élevée.
Selon la littérature, les végétariens qui ont une alimentation correspondant à leur besoin calorique et équilibrée ont un apport protéique suffisant et de bonne qualité. Il en va généralement de même chez les végétaliens.
Pour obtenir un bon profil en acides aminés et assurer un apport en protéines de haute qualité, combiner les produits céréaliers avec des légumineuses est une bonne solution.
Fer : les végétariens/végétaliens consomment plus de fer mais celui présent dans les végétaux est moins bien absorbé.
Il est préférable de réaliser un bilan sanguin si on se sent fatigué, et éventuellement se faire prescrire des compléments.
Calcium : 30% des végétariens et 70% des végétaliens ne couvrent pas leurs besoins en calcium à cause d'une biodisponibilité moins élevée
Une supplémentation en calcium et vitamine D modère le risque chez les végétariens. Il est recommandé de manger des produits enrichis en calcium pour les végétaliens, pour diminuer le risque d'ostéoporose.
Iode : dans le cas du régime végétarien, la consommation de produits laitiers évite les potentiels déficiences en iode. Mais le risque de déficience est sévère chez les végétaliens : il est préférable de choisir du sel ou d'autres aliments enrichis en iode, voire à préscrire des compléments.
Vitamine B12 : Certains végétariens présentent une déficience qui dépend de l'équilibre de leur alimentation. Concernant le régime végétalien, cette vitamine qui ne se trouve que dans les produits animaux, est complètement absente de leur alimentation : la supplémentation est donc nécessaire.
Zinc : Les apports alimentaires sont plus faibles chez les végétariens et végétaliens que chez les omnivores. De plus, la biodisponibilité en zinc est diminuée par les phytates présents dans les végétaux.
Il existe peu d'études aujourd'hui sur le sujet, réalisées sur des cohortes peu représentatives.
Les études et revues existantes dans la littérature ne permettent pas de conclure sur un bénéfice ou un risque associé au régime végétarien chez les enfants, sur le statut nutritionnel ou sur la santé globale.
Le régime végétalien est associé à un profil de risque cardio-vasculaire plus sain, mais aussi à un risque accru de carences nutritionnelles et à une taille et un IMC plus faibles. Ce régime ne parait dont pas adapté aux enfants.
Par ailleurs, il est nécessaire de noter que ces études ont été réalisées sur des enfants de classe sociale élevée, venant de pays occidentaux. Les conclusions ne sont donc pas applicables à tous.
Néanmoins, on sait que les enfants ont un apport en protéines 2 fois supérieur à leurs besoins, ce nutriment ne pose donc pas de problème spécifique. En revanche, dans le cas d'un régime végétalien, il existe des risques liés à un déficit en vitamine B12, comme un retard de croissance ou des troubles du comportement. Il existe aussi un risque lié à un apport trop faible en DHA, nutriment primordial dans le développement cognitif et visuel.
Sources :
Vegetarian diets in children: a systematic review, S. Schürmann, M. Kersting & U. Alexy (2017)
Growth, body composition, and cardiovascular and nutritional risk of 5-to 10-y-old children consuming vegetarian, vegan, or omnivore diets, Małgorzata A Desmond et al. (2021)