AUTOUR DU POIDS
L'Indice de Masse Corporelle (IMC) est un outil permettant de détecter un excès de poids. Il est calculé par la formule P/T2 : le poids de la personne (en kilos) divisé par sa taille élevée au carré (en mètre). La valeur de l'IMC permet de définir la corpulence :
maigreur pour un IMC < 18,5
corpulence normale de 18,5 à 24,9
surpoids de 25 à 29,9
obésité modérée de 30 à 34,9
obésité sévère de 35 à 39,9
obésité morbide pour 40 et plus.
L'IMC est utilisé pour mesurer l’excès de poids mais doit être interprété avec précaution car ce n’est pas une mesure directe de l’adiposité. De plus, il ne s'applique pas à certains groupes de population (nourrissons, enfants, femmes enceintes ou allaitantes, pathologies, athlètes, personnes âgées, troubles hydriques...). C'est pourquoi, il est aujourd'hui recommandé d'y associer la mesure du tour de taille lorsque l'IMC se situe entre 25 et 35 kg/m2. Le tour de taille est un indicateur simple de l’obésité abdominale, qui est associée, indépendamment de l’IMC, au développement des complications métaboliques et vasculaires de l’obésité. Selon les normes européennes, le niveau de risque est élevé pour un tour de taille supérieur à 80 cm chez la femme et à 94 cm chez l’homme.
Ces outils permettent d'informer le patient sur son état de corpulence et sur les risques associés, et peuvent servir de base à la mise en place d’interventions diététiques.
Pour plus de précisions, consulter l'infographie IMC
Source : 1-HAS. Recommandation de bonne pratique. Surpoids et obésité de l’adulte : prise en charge médicale de premier recours. Septembre 2012
La consommation de tabac a la réputation de freiner la prise de poids, en diminuant l’appétit et en stimulant le métabolisme basal. Pourtant, aucune preuve scientifique n'a montré que fumer fait maigrir. Par ailleurs, la prise de poids lors du sevrage est loin d’être systématique.
30% des anciens fumeurs gardent un poids stable. Parmi ceux qui prennent du poids, la moyenne n’est que de 2,8 kg pour les hommes et 3,8 kg pour les femmes. Cette prise de poids est en partie due au fait que fumer dépense des calories, qui sont conservées lorsqu'on arrête la cigarette. Il faut donc réduire sa prise énergétique et/ou faire une activité physique. L'arrêt de la cigarette peut également créer un manque, qui est comblé par le grignotage chez certaines personnes.
En revanche, pour prévenir et limiter au maximum la prise de poids, le sevrage tabagique ne doit pas être improvisé. Il doit se préparer avec une méthodologie stricte et un suivi médical. Il importe notamment, avant l’arrêt du tabac, de faire une enquête alimentaire et de rééquilibrer l’alimentation.
Sources : MangerBouger, Tabac info service
Une activité physique dynamique d'au moins 30 min par jour est recommandée par le PNNS.
Cela a plusieurs bienfaits :
- la prévention de certaines maladies, telles que les maladies cardiovasculaires, l'obésité, certains cancers ou le diabète de type 2
- l'amélioration de la qualité de sommeil, la réduction du stress, des risques d'anxiété et de dépression
- l'amélioration de la condition physique : force, souplesse, équilibre, coordination et endurance
Lorsqu'on souhaite perdre du poids, 2 phases sont à prendre en compte :
1) pendant : pour une perte de poids réussie, il est important de réduire sa prise calorique. Le corps, alors en léger déficit, va puiser dans ses réserves : le tissu adipeux. En parallèle, l'activité physique va aussi permettre d'utiliser les réserves, ce qui va transformer une partie de la masse grasse en masse maigre.
Néanmoins, il est important de savoir que la masse maigre pèse plus lourd que la masse grasse. Ainsi, il faut mieux évaluer sa perte de masse grasse à l'aide de la mesure du tour de taille, de hanche ou de cuisse plutôt qu'avec une balance.
2) après : après avoir perdu le poids désiré, il est nécessaire de maintenir une activité physique régulière, qui va permettre au corps d'avoir la même dépense énergétique lorsqu'on arrête le régime hypocalorique. Cela permet aussi de préserver la masse maigre.
Si la pratique d’une activité physique ne fait pas maigrir, elle permettra une meilleure stabilisation du poids après perte des kilos, une amélioration de la silhouette et de l'état de la peau et facilitera la perception du patient pour son nouveau corps.
Source : MangerBouger
La pratique d'un ""régime"" pour perdre du poids doit être réalisée correctement, en consultant un professionnel de santé. En effet, si on peut trouver de nombreux régimes sur internet, proposant souvent de supprimer 1 voire plusieurs groupes d'aliments, la littérature scientifique n'a pas trouvé de véritables bénéfices à ces pratiques alimentaires, certaines étant même considérées comme dangereuses pour la santé.
Selon les recommandations, l'apport énergétique d'un adulte doit être constitué de 15 % de protéines, 35 à 40 % de lipides et 45 à 50 % de glucides. Dans la dernière enquête INCA 3 , la consommation moyenne de glucides chez les adultes français est de 47 %. Néanmoins la qualité des glucides consommés n'est pas encore optimale. Par exemple, la part de glucides simples n'est pas la même pour les hommes et les femmes : cette proportion varie de 12 à 18 % pour les hommes et de 14 à 21 % pour les femmes.
Ainsi, supprimer les féculents (pain, riz, semoule, pomme de terre...) lorsqu'on souhaite perdre du poids n'est pas recommandé. Ce sont des aliments nécessaires, qui fournissent notamment de l'énergie à l'ensemble de notre organisme pour son bon fonctionnement (en apportant des glucides).
Il est conseillé de consommer des féculents à chaque repas, selon l'appétit, et de préférence des produits à base de céréales complètes. Il est possible de varier : pain, pommes de terre, pâtes, riz, autres légumineuses et céréales ...
Sources : ANSES - Glucides et santé https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT-Ra-Glucides.pdf
ANSES - Enquête INCA 3 p. 209-212 https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2014SA0234Ra.pdf
L’activité physique de la population est aujourd'hui considérée comme insuffisante. Selon la l'étude INCA 3 menée par l’ANSES, seulement un tiers des adolescents de 11 à 17 ans pratique au moins 60 minutes par jour d’activité physique, et 63% des adultes de 18 à 79 ans pratiquent au moins 150 minutes par semaine d’activité physique, comme le recommandent l’ANSES et l’OMS.
Dans sa dernière alerte, l'ANSES rappelle le besoin de cumuler différents types et niveaux d'activité pour être en bonne santé :
- pratiquer 30 minutes, 5 fois par semaine, une activité cardiorespiratoire comme monter les escaliers ou faire du vélo, courir, marcher à bonne allure, jardiner, bricoler, faire du ménage, etc.
- effectuer du renforcement musculaire 1 à 2 fois par semaine comme, porter une charge lourde, jouer au tennis, faire de la natation etc.
- réaliser des exercices d’assouplissement comme de la gymnastique, de la danse ou encore du yoga, 2 à 3 fois par semaine.
L’essentiel est de ne pas céder à la tentation d’utiliser la voiture pour la moindre course, dans le but de réduire les comportements sédentaires.
Quelques équivalences pour atteindre les ""30 minutes d'activité physique"" :
- 2 x 15 minutes de vélo pour aller travailler
- 10 minutes de jardinage + 2 x 10 minutes de repassage
- 15 minutes de gym + 2 x 10 minutes pour accompagner les enfants à l'école
- 10 minutes de jogging + 2 x 10 minutes pour promener le chien.
Chez les enfants et les adolescents, on veillera à réduire le temps passé devant la télévision, les jeux vidéo et à surfer sur Internet. D’autant que ces activités ""contemplatives"" s’accompagnent souvent de grignotage.
Sources : PNNS, infographie anses https://www.anses.fr/fr/content/infographie-activités-physiques-adultes.
ANSES - Dossier Activité physique et sédentarité (2022) - https://www.anses.fr/fr/content/manque-d%E2%80%99activit%C3%A9-physique…
Le jeûne intermittent est une pratique alimentaire qui émerge depuis quelques années. Ce type de régime s'accompagne généralement d'une restriction calorique.
Il existe 3 principaux types de régimes intermittents :
- Alternate-day fasting : 1 jour sur 2
- 5:2 diet : 2 jours de jeûne dans la semaine
- Time-restricted feeding (TRF) : prise alimentaire dans une période restreinte sur la journée
Des études ont mis en évidence l'impact de ces différents régimes sur le microbiote, la régulation métabolique et donc l'obésité. Cependant, il n'y a pas de perte de poids significative cliniquement prouvée : 3 à 7% de perte de poids sur 6 mois.
Par ailleurs, aucune indication n'existe encore sur le maintien de cette perte de poids dans le temps.
Les données existantes dans la littérature sont donc insuffisantes et contradictoires, ce qui ne permet pas de conclure sur l'efficacité d'un tel régime sur la perte de poids.
La modification de son rythme alimentaire, que l'individu cherche à perdre du poids ou seulement à suivre un nouveau régime alimentaire de plus en plus pratiqué, est à discuter avec un professionnel de santé.
Source : Cienfuegos S et al. Effects of 4- and 6-h Time-Restricted Feeding on Weight and Cardiometabolic Health: A Randomized Controlled Trial in Adults with Obesity. Cell Metab. 2020 Sep 1;32(3):366-378.e3. doi: 10.1016/j.cmet.2020.06.018. Epub 2020 Jul 15. PMID: 32673591.
Lors de la grossesse, les besoins énergétiques de la femme augmentent de 70, 260 et 500 kcal/j en moyenne aux 1er, 2e et 3e trimestres, respectivement.
Une prise de poids supérieure aux recommandations de l’Institute of Medicine est associée à un risque supérieur de poids de naissance élevé et de surpoids de l’enfant. A l’inverse, une prise de poids inférieure aux recommandations est associée à un risque accru de faible poids de naissance et d’accouchement prématuré. Ce risque est d’autant plus marqué que l’indice de masse corporelle de la mère est faible avant la grossesse.
Prise de poids recommandée lors de la grossesse selon l'IMC de départ :
- IMC < 18,5 kg/m2 : 12,5 – 18 kg
- 18,5 kg/m2 < IMC ≤ 25,0 kg/m2 : 11,5 – 16 kg
- 25,0 kg/m2 < IMC ≤ 30,0 kg/m2 : 7 – 11,5 kg
- IMC ≥ 30,0 kg/m2 : 5 – 9 kg
Il est important de noter que la prise de poids dépend de nombreux paramètres : métabolisme de la patiente, vomissements dus à la grossesse... Par ailleurs, la prise de poids n'est pas forcément uniforme le long de la grossesse. Pour surveiller la prise de poids de vos patientes, vous pouvez utiliser notre outil : Courbe de poids femme enceinte.
Source : ANSES (2019) https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2017SA0141.pdf