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Les pratiques parentales de restriction alimentaire seraient un facteur de risque de surpoids et d’obésité chez l’enfant, selon les données de la cohorte EDEN.

Dans un travail précédent, Claire Guivarch avait montré qu’il n’existe pas d’association entre la susceptibilité аgénétique de l’enfant à l’obésité et les pratiques parentales vis-à-vis de l’alimentation à 2 ans (restriction pour la santé, pour le poids, pression à manger, aliment comme récompense, aliment pour gérer les émotions). Or chez l’adulte, il a été montré qu’une restriction alimentaire était un facteur modérateur du lien entre la susceptibilité génétique à l’obésité et l’IMC. Dans ce contexte, l’étude de Claire Guivarch avait pour objectifs d’analyser 1/le lien entre la restriction parentale vis-à-vis de l’alimentation à 2 ans et l’IMC de l’enfant entre 4 et 8 ans et 2/le rôle potentiellement modérateur de cette pratique dans l’association entre la susceptibilité génétique de l’enfant à l’obésité et la croissance précoce ou ultérieure. Les résultats de l’analyse des données de 1246 enfants de la cohorte EDEN montrent que les pratiques parentales de restriction pour la santé sont associées chez les filles à un IMC plus important à 6 et 8 ans et que la restriction pour agir sur le poids est associée à un IMC plus important entre 4 et 8 ans. En comparaison, les données de la littérature sont controversées.

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Concernant la pression à manger, on ne retrouve plus d’association après la prise en compte de l’IMC à 2 ans. Les données de la littérature sont très hétérogènes sur ce sujet. Chez les garçons, la forte utilisation par les parents des aliments comme récompense est associée à un IMC plus important entre 4 et 8 ans, ce qui est confirmé par les données de la littérature. En revanche, aucune association n’a été retrouvée entre la forte utilisation des aliments pour gérer les émotions et la croissance. L’effet modérateur des pratiques parentales n’a pas été retrouvé chez les enfants contrairement aux résultats chez l’adulte. Claire Guivarch suppose que c’est parce que la restriction est subie par l’enfant et est non volontaire comme chez les adultes et que les niveaux de restriction sont différents. Ces résultats doivent toutefois être confirmés sur un suivi plus long. Ces données confirment que la restriction parentale est un facteur de risque de surpoids et ou d’obésité et qu’elle n’est pas une réponse adaptée pour gérer un appétit précoce perçu comme important chez l’enfant.

 

Source : Claire Guivarch. Journées francophones de nutrition 10 au 12 novembre 2021—Lille. https://www.lesjfn.fr 

« © Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés ».

Date de publication : 01/04/2022

 

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