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Le professeur Serge Halimi, Emérite de la Faculté de Médecine de Grenoble, nous présente les astuces à appliquer pour apprendre à gérer le diabète de type II.

Le diabète se caractérise par un excès de sucre dans le sang. Le médecin souligne qu'il ne suffit pas de simplement réduire les sucres pour gérer le diabète de type 2. Les régimes pour les diabétiques de type 2 comprennent une réduction des sucres, mais surtout des graisses alimentaires, avec une conservation de la consommation de féculents, de légumes et de protéines afin de maintenir une glycémie raisonnable.

La perte de poids, mais aussi la pratique d’une activité physique sont essentielles et recommandées pour les patients diabétiques de type 2. 

C’est désormais un message d’espoir qui doit être livré au patient avec des règles hygiénodiététiques adaptées pour bénéficier des améliorations sur les plans glycémique et cardiovasculaire.

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Date de mise à jour : 10/09/2023

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Diabète de type 2, comment se nourrir ?

Quelle est la principale idée reçue concernant l’alimentation des diabétiques de type 2 ?

Le diabète de type 2 est un diabète et de ce fait il y a un excès de sucre dans le sang. Donc très naturellement, les patients comme les médecins ont tendance à penser qu’il va falloir surtout réduire les sucres, c’est-à-dire le goût sucré. C’est naturel que l’on pense ça et c’est utile, mais ça ne résume absolument pas et ce n’est pas l’essentiel aujourd’hui de l’approche diététique des diabètes de type 2.

Quelle est l’approche diététique aujourd’hui ?

L’approche aujourd’hui, elle garde bien sûr un regard sur l’apport des sucres en général, mais elle se fixe beaucoup plus un objectif de réduire les graisses alimentaires. Bien sûr à long terme, ça fait perdre du poids, mais en très peu de temps, 2, 3 ou 4 jours, un patient en réduisant ses apports de graisses alimentaires va voir sa glycémie tout de suite baisser. C’est une question de rivalité d’utilisation entre les graisses et les sucres dans notre organisme.

Les patients peuvent-ils manger des féculents ?

Non seulement on peut manger des féculents mais on doit manger des féculents, c’est très important. Un repas de toute personne qui est diabétique est un modèle d’alimentation pour tout le monde, c’est des légumes et des féculents. Un féculent, j’entends les pâtes par exemple (qui ont souvent mauvaise image) : c’est parfait, c’est excellent, ça fait du volume aussi et ça permet d’avoir moins faim. Donc ces aliments mélangés avec des légumes et des protéines normales dans l’alimentation entraînent des montées de glycémie qui sont très raisonnables. Ce qui est très important quand on forme des patients à leur alimentation, sur les pâtes, sur le riz, etc, c’est que le conjoint ou la conjointe soit là, parce qu’il entend le même discours. Car souvent quand il rentre à la maison et dit « j’ai le droit de manger des pâtes » on lui dit « non mais d’accord, t’as rien compris ». Ce sont donc des choses vraiment intéressantes à faire.

Et le sucre dans le café ?

Le sucre dans le café ça ne compte pas, on peut tout à fait en mettre à moins que l’on ne boive 40 cafés par jour évidemment… mais le sucre dans le café à la fin d’un repas ou même au petit-déjeuner, ce n’est pas dramatique.

Est-ce que les patients doivent perdre du poids ? Si oui, combien ?

Un diabétique de type 2 est pratiquement toujours en excès de poids. Il doit perdre du poids, c’est absolument essentiel, non seulement pour améliorer son profil glycémique mais aussi pour améliorer son pronostic cardio-vasculaire. Deuxièmement, perdre du poids oui, mais attention, nous ne sommes plus du tout dans des régimes très restrictifs, les objectifs sont réalistes. Aujourd’hui c’est un message d’espoir que l’on doit donner au médecin traitant comme au patient : c’est perdre 5 % du poids initial. Sur 80kg, c’est 4 kilos sur 6 à 12 mois, c’est tout à fait faisable. Ce qui est très important à dire aussi c’est que cette perte de poids doit s’accompagner d’une activité physique. Ce n’est pas pour perdre du poids mais pour accompagner les bénéfices, sur le plan glycémique et sur le plan du risque cardio-vasculaire du patient. Et ça, c’est quelque chose de tout à fait bien connu et établi aujourd’hui.

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