Les habitudes alimentaires des collégiens et lycéens français évoluent favorablement mais des écarts entre filles et garçons demeurent.
Les données du volet 2022 de l’enquête EnCLASS sur les pratiques alimentaires des collégiens et lycéens en France soulignent l’importance de poursuivre les actions à destination des jeunes.
Pour rappel, cette enquête nationale réalisée en collège et lycée public et privé avec l’accord des autorités, est née en 2018 de la fusion de deux enquêtes internationales menées en milieu scolaire : Health Behaviour in School-aged Children (HBSC), réalisée en France chez les 11—15 ans depuis 1994 et European School Project on Alcohol and other Drugs (ESPAD), menée en France chez les jeunes de 16 ans depuis 1999. L’enquête 2022 a été réalisée dans 147 collèges et 90 lycées de France métropolitaine, représentant 11 886 élèves. Elle s’intéresse à la question de l’alimentation à travers plusieurs questions relatives à la fréquence des prises alimentaires (petit-déjeuner, dîner pris en famille ou encore déjeuners à la cantine scolaire) et à la consommation de certains aliments, tels que les fruits, légumes, les sucreries et les boissons sucrées. Cette étude informe également sur les contextes de prises alimentaires : déjeuner à la cantine versus la maison, repas devant la télévision, etc.
Deux collégiens sur dix ne prennent pas de petit-déjeuner
L’enquête révèle que 20 % des collégiens ne prennent jamais de petit-déjeuner en semaine (contre 13,4 % le week-end). Cette pratique s’amplifie avec l’avancée au collège (+13 points entre la 6e et la 3e). Cependant, cette pratique tend à diminuer entre 2010 et 2022. Les filles sont plus susceptibles de sauter le petit-déjeuner que les garçons. Finalement, la fréquence des collégiens qui prennent un petit-déjeuner 7 jours sur 7 passe de 55,8 % en 6e à 39,4 % en 3e.
Des repas en famille encore présents et parfois devant la télévision
Six collégiens sur dix disent partager les repas (petit-déjeuner, repas du midi ou du soir) avec leur famille tous les jours. Seuls 15 % des collégiens disent ne partager de repas en famille qu’une fois par semaine ou moins, davantage les filles (17 %) que les garçons (13,5 %).
Seuls 26 % des collégiens regardent la télévision tous les jours pendant les repas, avec une légère augmentation entre la 6e et la 3e. Ils sont autant (26,2 %) à ne jamais prendre leurs repas devant la télévision, et 52 % mangent devant la télévision moins d’une fois par semaine. Il aurait été intéressant d’analyser également l’utilisation du téléphone portable et des réseaux sociaux pendant les repas.
Le niveau socioéconomique de la famille est associé à la fréquence des repas en famille (davantage dans les foyers favorisés) et à l’usage de la télévision pendant les repas (davantage dans les foyers défavorisés).
Des déjeuners à la cantine fréquents
Près de 70 % des collégiens prennent quatre déjeuners par semaine à la cantine, avec une diminution de 10 points entre la 4e et la 3e. Il n’y a pas de différence significative entre les filles et les garçons concernant la fréquentation de la cantine. Seuls 16,9 % déjeunent à la maison les quatre jours de la semaine.
Des fruits consommés par un tiers des jeunes
Environ 50 % des collégiens et lycéens consomment des fruits et/ou des légumes quotidiennement. Cette consommation diminue légèrement avec l’avancée dans les classes. Les fruits sont consommés quotidiennement par 36,9 % des collégiens et 34 % des lycéens. Les légumes le sont par 42,1 % des collégiens et 39,4 % des lycéens.
Un élève sur quatre déclare consommer des sucreries (bonbons et chocolats) chaque jour. Environ 20 % des collégiens et des lycéens boivent des boissons sucrées quotidiennement, avec une diminution significative chez les garçons entre 2014 et 2022. Quant aux boissons énergisantes, 72,8 % des collégiens de 4e et 3e et 66,9 % des lycéens disent ne jamais en consommer (les filles davantage que les garçons). Leur consommation quotidienne concerne 3,3 % des élèves de 4e et de 3e et 3,5 % des lycéens.
Des évolutions variables sur la période 2010—2022
Entre 2010 et 2022, la prise de petit-déjeuner a diminué de façon importante (en moyenne 10 points de pourcentage) chez les collégiens, tant en semaine que le week-end, avec une chute plus marquée chez les filles (de 12,5 points). La consommation quotidienne de fruits et légumes a fluctué, avec une baisse significative entre 2010 et 2014 (5 points), suivie d’une stabilisation et d’une légère augmentation entre 2018 et 2022 (3 points chez les filles et 7 points chez les garçons). La consommation quotidienne de sucreries est restée stable au fil des années. La consommation quotidienne de boissons sucrées a diminué significativement chez les garçons depuis 2014 passant de 30 % à 21,8 % en 2022. Dans le même temps, chez les filles, elle est passée de 26,4 % à 21,1 %. Quant à la consommation hebdomadaire de boissons énergisantes, elle a évolué différemment chez les filles et les garçons, avec une diminution notable chez les garçons entre 2018 et 2022 (6 points) qui étaient de plus grands consommateurs que les filles.
Les tendances et évolutions des pratiques alimentaires des collégiens et lycéens en France révélées par l’enquête EnCLASS 2022 soulignent l’importance de continuer à promouvoir des habitudes alimentaires saines et de cibler les interventions en fonction des profils spécifiques des différents groupes d’élèves.
Source : EnCLASS, Note de résultats, Pratiques alimentaires chez les collégiens et lycéens en 2022, Résultats 2022 de l’enquête nationale en collèges et en lycées chez les adolescents sur la santé et les substances (EnCLASS), Paris 2025, 17 p. https://r.ors-promotionsante-pdl.fr/mk/cl/f/sh/1t6Af4OiGsEcDi11N184gYUFkPceg7/wwgkCTHWY2ao
 
C. Costa © Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Date de publication : 16/09/2025
| Pour vous abonner et retrouver tous les articles des Cahiers de Nutrition et de Diététique, cliquez ici | 
 
   
 
   
   
   
   
   
  