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Le professeur Alain Périquet, Toxicologue et Professeur à l'Université Paul Sabatier à Toulouse, revient sur la thématique des pesticides et de leurs enjeux. De quoi s'agit-il ? Il y a-t-il des risques pour la santé ? Ces risques sont-ils les mêmes pour tous ?  Quels sont les résultats des contrôles sur les produits alimentaires ? Peut-on limiter l'exposition aux résidus de pesticides ? En pratique, que conseiller aux patients ?

Date de publication : 21/08/2017

Texte de la vidéo

Pesticides et résidus de pesticides, de quoi s’agit-il ?

Les pesticides sont des substances chimiques destinées à protéger des cultures des prédateurs et des nuisibles comme les insectes, les moisissures, les champignons et les rongeurs. Les résidus de pesticides constituent le passif des traitements phytosanitaires et à ce titre peuvent se retrouver, mais à des doses infimes, dans nos aliments et de ce fait constituent un sujet de préoccupation des consommateurs, des patients et des professionnels de santé.

Y’a-t-il des risques pour la santé ?

Les pesticides sont des biocides et à ce titre peuvent présenter des risques pour la santé et pour l’environnement. Mais il faut savoir que leur utilisation est bien encadrée et très réglementée. Ils sont soumis à une autorisation de mise sur le marché qui vaut 10 ans mais qui peut être écourtée en fonction des nouvelles avancées scientifiques.

Il faut savoir que de réels progrès ont été obtenus puisque nous sommes passés d’un nombre de substances actives de plus de 1000 dans les années 50 à moins de 300 aujourd’hui. Et ce chiffre sera amené à diminuer dans l’avenir.

Ces risques sont-ils les mêmes pour tous ?

Il faut savoir aussi qu’il y a deux types de risques. Le risque « opérateur » et le risque « consommateur ». Il ne faut jamais faire l’amalgame entre les deux types de risques tellement le niveau d’exposition est différent. Le risque opérateur peut être maîtrisé à condition de respecter les bonnes pratiques agricoles. Les praticiens doivent se souvenir que lorsqu’ils ont un patient agriculteur, il faut qu’ils fassent le lien entre l’exposition aux produits phyto et lui conseiller de bien respecter les bonnes pratiques agricoles. Le risque des consommateurs est différent, il existe mais peut être maîtrisé parce que les niveaux de résidus doivent être aussi bas que possible, et en tout état de cause être inférieurs aux limites maximales de résidus autorisées par la réglementation et aux valeurs toxicologiques de référence dont la dose journalière admissible.

Quels sont les résultats des contrôles sur les produits alimentaires ?

Un des moyens de rassurer le consommateur est de faire appel aux résultats des plans de surveillance et de contrôles effectués au niveau européen et au niveau national. En France la DGCCRF réalise des contrôles annuels et pour l’année 2015 les résultats montrent que 97 % des échantillons analysés sont conformes à la réglementation, 53 % d’entre eux ne contenaient aucun résidu détectable, et les 3 % qui sont en non-conformité, leurs causes sont connues. Elles sont dues au non-respect des bonnes pratiques agricoles : surdosage, mésusage, non-respect du dernier traitement avant la récolte. Il faut quand même noter qu’entre 2012 et 2015 le taux de non-conformité a été réduit de moitié.

Peut-on limiter l’exposition aux résidus de pesticides ?

Oui on peut limiter l’exposition aux résidus de pesticides mais il faut auparavant rappeler que leur utilisation a permis à l’agriculture de faire de grands progrès en assurant une production alimentaire suffisante et de qualité. On peut utiliser un certain nombre de méthodes agronomiques, en particulier utiliser des substances actives plus spécifiques à des doses beaucoup plus faibles et qui font moins de dégâts collatéraux. C’est un moyen parmi d’autres de limiter l’exposition aux produits phytosanitaires. D’ailleurs le plan ECOPHYTO prévoit que d’ici 2025, il faudra diminuer de 50% le recours aux produits phytosanitaires.

En pratique, que conseiller aux patients ?

En pratique vous pouvez conseiller à vos patients de laver, brosser et éventuellement peler les fruits et les légumes. Ce sont des précautions d’hygiène élémentaires. Il faut savoir que l’ANSES a pris à bras le corps le problème des pesticides et des résidus et conseille de consommer 2 fruits par jour et d’augmenter la consommation de légumes et de céréales complètes car les bénéfices santé sont nettement supérieurs aux risques que pourrait faire encourir la présence de résidus de pesticides présents dans nos aliments.

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