Une étude finlandaise a montré que manger 5 fois par jour, à raison de 3 repas et de 2 en-cas, réduit l’impact de certaines prédispositions génétiques sur l’IMC des adolescents.
L’hygiène de vie et les facteurs de prédisposition génétique ont été identifiés dans l’étiologie de l’obésité. Mais plusieurs études suggèrent que l’impact de ces derniers pourrait être modifié par certains facteurs environnementaux. Une équipe de chercheurs finlandais a ainsi étudié chez des adolescents de 16 ans, l’effet de deux fréquences de repas sur la relation existant entre leur prédisposition génétique pour l’obésité et leur IMC.
Cette étude a été menée auprès de 2 215 garçons et 2 449 filles âgés de 16 ans issus de la cohorte The Northern Finland Birth Cohort 1986. Le risque génétique d’obésité a été mesuré à partir de 8 loci pour lesquels l’adolescent avait 0, 1 ou 2 allèles de prédisposition, le score de risque étant obtenu par la somme de ces derniers. Un adolescent était alors considéré à haut risque génétique lorsque son score était supérieur à la valeur médiane, soit supérieur à 8. La fréquence des repas a été étudiée et répartie en deux catégories : 5 repas par jour (petit-déjeuner, déjeuner, goûter, dîner, en-cas du soir) et 4 repas ou moins par jour.
Les résultats montrent que dans l’échantillon étudié :
- L’IMC moyen était de 21,2 kg/m2 et l’âge moyen de 16,0 ans ;
- Dans le groupe à haut risque génétique, l’IMC moyen était supérieur de 0,7 unité par rapport au groupe à faible risque génétique (21,5 kg/m2 ; IC 95% [21,3 – 21,6] vs. 20,8 kg/m2 ; IC 95% [20,7 – 21,0]) ;
- Le groupe « 5 repas par jour » présentait un IMC plus faible que dans le groupe « 4 repas ou moins par jour » (20,7 kg/m2 ; IC 95% [20,6 – 20,8] vs. 21,6 kg/m2 ; IC 95% [21,5 – 21,7]) ;
- Après ajustement pour le sexe et le stade de puberté, chaque allèle de prédisposition supplémentaire dans le score de risque génétique était associé à 0,21 kg/m2 d’augmentation de l’IMC (IC 95% [0,16 – 0,26])
- Dans le groupe « 4 repas ou moins par jour », l’IMC était augmenté de 0,27 kg/m2 (IC 95% [0,20 – 0,35]) par allèle de prédisposition supplémentaire
- Dans le groupe « 5 repas par jour », l’IMC était augmenté de 0,15 kg/m2 (IC 95% [0,08 – 0,22]) par allèle de prédisposition supplémentaire ;
- La différence d’IMC entre les individus à haut et faible risque génétique était de (p = 0,003) :
- 0,90 kg/m2 ; IC 95% [0,63 – 1,17] dans le groupe « 4 repas ou moins par jour »
- 0,32 kg/m2 ; IC 95% [0,06 – 0,57] dans le groupe « 5 repas par jour ».
Ce qu’il faut retenir
La fréquence des repas peut modifier l’effet des prédispositions génétiques pour l’obésité sur l’IMC durant l’adolescence. Recommander 5 repas par jour pourrait ainsi être une stratégie de prévention de l’obésité.
Jääskeläinen A et al. Meal Frequencies Modify the Effect of Common Genetic Variants on Body Mass Index in Adolescents of the Northern Finland Birth Cohort 1986. PLoS One 2013;8(9):e73802.
Date de publication : 12/11/2013