Lorsque l’acide urique est produit en excès ou que son excrétion est insuffisante, il s’accumule dans le sang. On parle alors d’hyperuricémie. L’augmentation du taux d’acide urique dans le sang peut conduire à différentes complications, telles que la goutte, une maladie chronique qui découle justement de l’excès d’acide urique dans le sang. Pour limiter ces effets, différents conseils diététiques peuvent être préconisés pour éviter la mise en place d’un traitement médicament.
Hyperuricémie et régime alimentaire 1
Dans le cadre d’une hyperuricémie isolée asymptomatique, les mesures hygiéno-diététiques doivent être privilégiées, devant les traitements hypo-uricémiants. La seule exception est la survenue d’une hyperuricémie majeure iatrogène, notamment dans les hémopathies malignes traitées par cytolytiques.
Les mesures hygiéno-diététiques à mettre en place pour faire baisser l’uricémie comportent classiquement :
- une lutte contre la surcharge pondérale
- une réduction significative de la consommation de boissons alcoolisées
- un régime pauvre en purines
Ces mesures peuvent permettre de diminuer d’environ 15 à 20 % l’uricémie.
La diététique en pratique
Réduction de la ration calorique de base 1
Un régime hypocalorique doit être conseillé :
- avec restriction modérée des aliments riches en glucides et lipides
- et augmentation proportionnelle des aliments riches en protéines et en graisses insaturées
- sans restriction stricte en purines
- la consommation de laitages peut être encouragée
Il faut toutefois rappeler qu’un régime hypocalorique trop sévère entraine une protéolyse et une production d’acide urique susceptible d’entrainer une élévation de l’uricémie et la survenue d’une crise de goutte.Une crise de goutte se caractérise par des poussées inflammatoires articulaires.
La réduction de l’uricémie que l´on peut escompter des seules mesures diététiques bien suivies est en moyenne de 10 mg/l.
Suppression ou réduction des boissons alcoolisées 1,2
La consommation d’alcool doit être modérée. La prise de boissons non alcoolisées quant à elle doit être abondante, au moins 2 litres par jour. Il est également indispensable que les urines soient suffisamment alcalines (eau minérale riche en bicarbonate, jus de citron ou d’orange qui sont riches en citrates 3).
Limitation des aliments pourvoyeurs de purines
Il est conseillé d’éviter les aliments riches en acide urique sans toutefois atteindre une restriction stricte en purines.
Les aliments ayant la plus forte teneur en acide urique sont 2 :
- toutes les viandes et principalement :
- les abats (foie, rognons : 300 mg pour 100 g)
- les charcuteries (saucisses)
- le gibier, les viandes faisandées ou marinées
- les poissons :
- certains poissons gras comme les anchois (500 mg pour 100 g), le hareng (200 mg pour 100 g) ou la truite
- les coquillages, crustacés et œufs de lump
- certaines légumes : asperges, choux-fleurs, épinards
- les boissons telles que les apéritifs et vins cuits, alcools, vins blancs
À retenir sur l’hyperuricémie et le régime adapté
- Modérer la consommation d’aliments tels que les viandes, fruits de mer et alcools
- Encourager une prise abondante de boissons non alcoolisées (environ 2L/jour)
- Favoriser l’alcalinisation des urines (eau minérale riche en bicarbonate, jus de citron ou d’orange riches en citrates)
- Conseiller un régime hypocalorique qui ne soit pas trop sévère
Sources
- Chalès G, Guggenbuhl P. Hyperuricémies : doit-on faire baisser l’uricémie ? Pour quels patients ? La lettre du rhumatologue 2006;321:17-27.
- Chevallier L. Nutrition : principes et conseils. Ed. MASSON 2003.
- Chalès G. Les questions que vous vous posez. 15 questions pratiques sur la goutte. Reflexions rhumatologiques 2010 ;132(tome 14) :19-22.
Autres sources générales :
- Bertin P, Trèves R. Rev Prat 1995;45:505-509.
- Lemaire V. Concours Méd, 1995;117:1535-1538.
- Pawlotsky Y. Rev Prat 1994;44:206-207
Fam AG. Baillère´s Clin Rheumatol 1990;4:177-192.
Date de mise à jour : 09/06/2023