Cette étude randomisée, contrôlée et croisée (cross-over) consistait à évaluer l’impact d’une augmentation de la variété au sein d’un plat sur l’apport calorique chez des femmes âgées présentant peu d’appétit.
Cette étude néerlandaise - randomisée, contrôlée et croisée - avait pour objectif d’examiner l’impact d’un plat composé de plusieurs viandes ou poissons et de différentes variétés de féculents et de légumes sur l’apport calorique de femmes âgées en manque d’appétit. Pour cela, 19 participantes ont été sélectionnées. Elles avaient 84 ans en moyenne et présentaient un manque d’appétit (score de 5 ou moins sur une échelle de Likert comprise entre 1, « appétit faible », et 9, « bon appétit »). Elles étaient en bonne santé, n’avaient pas de déficit cognitif ni d’intolérance ou d’allergie alimentaire.
Chaque participante consommait un plat « varié » et un plat « non varié » (plat contrôle) lors de deux journées distinctes et réparties sur une période de 15 jours (étude en cross-over). Les plats variés étaient composés de 3 types de viande ou de poisson (au choix de la participante), de 3 légumes de type et de couleur différente et de 3 types de féculents. Les plats contrôles étaient constitués d’une viande ou d’un poisson (au choix), d’un légume et d’un féculent. Les portions servies comprenaient environ 225 g de féculents et 225 g de légumes, 150-170 g de viande ou de poisson et 28 g de sauce, pour un apport calorique moyen de 691 Kcal pour le plat varié et 869 Kcal pour le plat contrôle.
Le jour de l’essai, les participantes étaient invitées à se rendre au centre d’étude pour un déjeuner standard. Après 4 heures de jeûne, elles étaient alors invitées à consommer un plat varié ou non varié. Elles avaient reçu pour consigne de manger autant qu’elles le désiraient, sans se forcer, sur une période de 40 minutes.
Les participantes remplissaient un questionnaire d’évaluation (échelle de Likert) avant le repas (appétit) et après (satiété et appréciation du repas). Les données anthropométriques et démographiques étaient également collectées : l’IMC moyen était de 24,8 ± 4,9 kg/m2 et la circonférence brachiale de 28,3 ± 3,9 cm. 32% des participantes présentaient un risque de dénutrition et 32% étaient dénutries.
L’apport calorique moyen s’est élevé à 427 Kcal (écart-type : 119) pour le repas varié et 341 Kcal (écart-type : 115) pour le repas contrôle, avec une différence significative moyenne de 79 Kcal (IC95% : 25-134) en faveur du repas varié. Cette différence a également été notée au niveau du poids du repas (p=0,046), mais pas au niveau de l’apport protéique. L’apport calorique était plus élevé pour chacune des composantes du repas varié, atteignant la significativité pour les féculents. La satiété était plus importante après la consommation du repas varié (score moyen de 8 vs score moyen de 7 pour le repas contrôle, sur une échelle de Likert comprise entre 1, « très faible satiété » à 9 « excellente satiété »). L’appréciation du plat n’était pas différente, avec un score moyen de 7 pour les deux plats (échelle de Likert comprise entre 1, « je n’ai pas du tout aimé le plat » à 9 « j’ai beaucoup apprécié le plat »).
Ce qu’il faut retenir
Les résultats de cette étude suggèrent que proposer des repas composés d’aliments variés (3 types de féculents, 3 types de légumes, de la viande ou du poisson) pourrait être une stratégie efficace afin d’améliorer l’apport calorique chez les personnes âgées en manque d’appétit.
Wijnhoven HA et al. Variety within a cooked meal increases meal energy intake in older women with a poor appetite. Appetite. 2015 ; 95 : 571-6
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26321418
Date de publication : 25/05/2016