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Une question d’actualité à laquelle Véronique Douard répond.

La question de la sécurité du fructose, dont la consommation excessive a été associée à des risques pour la santé, est toujours d’actualité. Véronique Douard a étudié les données de la littérature scientifique pour y répondre. 

Aux États-Unis, la consommation de fructose varie entre 35 et 70 gr par jour et par personne tandis qu’en France, les chiffres sont plus modérés comme l’indique une étude prospective à laquelle Véronique Douard a participé. Les consommations journalières en fructose d’un groupe de 50 volontaires de poids normal (18 à 35 ans) étaient évaluées à 32 g par jour. Ces apports proviennent, en majorité, de la consommation de produits sucrés (45 %), de boissons sucrées (25 %) et des fruits et légumes (17 %). Car le fructose est un monosaccharide principalement présent dans le miel et dans les fruits, mais également présent dans ce qu’on appelle le High Fructose Corn Syrup, un mélange de 55 % fructose et 45 % glucose.

Limiter les apports en fructose ?

Pourquoi faudrait-il limiter spécifiquement l’apport en fructose ? Les données sur ce sujet sont paradoxales. Plusieurs études montrent qu’une consommation très importante de fructose est associée à une aggravation de la plupart des caractéristiques du syndrome métabolique, à une stéatose hépatique, une augmentation des taux circulants de triglycérides, une dyslipidémie associée à une inflammation métabolique et une insulinorésistance. Le fructose a également été associé à des pathologies rénales, articulaires et une dérégulation de la prise alimentaire. Des études sont en cours sur l’anxiété et la dépression. Il a également été associé au développement de certains cancers et ceci malgré le fait que les concentrations circulantes de fructose sont très faibles (moins de 1 mM) comparativement à celles du glucose (4 à 5 mM) alors que les apports sont quasi-équivalents.

Le métabolisme intestinal du fructose en cause

Ce paradoxe s’explique par un métabolisme particulier du fructose au niveau intestinal et qui joue un rôle clé dans la balance bénéfice/risque en protégeant le foie. Mais lorsque le fructose est administré en très grande quantité, son métabolisme intestinal est saturé. Le fructose entre alors dans la circulation en quantité très importante et est capté par le foie qui le métabolise en acides gras.

Le microbiote intestinal joue aussi un rôle dans les effets du fructose lorsqu’il est mal absorbé (50 % des adultes). Dans ces conditions, la surconsommation de fructose est associée à une dysbiose intestinale, une augmentation de la perméabilité intestinale, associée elle-même à une augmentation des taux circulants de LPS qui participent à la mise en place de la stéatose et de l’inflammation au niveau hépatique.

Plus récemment, des études ont montré que les bactéries du tube digestif étaient capables de métaboliser le fructose en acétate, qui lui-même, se retrouvait dans la circulation générale et était capté par le foie et contribuait à la synthèse d’acides gras.

Pas de danger avec le fructose des fruits

Véronique Douard conclut qu’au-delà des quantités, la particularité métabolique du fructose en association avec la matrice alimentaire qui le porte et la cinétique de digestion et de transit des aliments, semblent jouer un rôle essentiel dans la balance bénéfice/risque des aliments riches en fructose. Elle rappelle que les apports en fructose provenant des fruits sont bien inférieurs à ceux que l’on retrouve dans les produits sucrés du fait de leur teneur en fibres et de leur digestibilité. Il est donc peu probable que les teneurs en fructose des fruits altèrent leurs effets bénéfiques sur la santé.

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Sucres

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Véronique Douard - Fructose : risques et bénéfices - le rôle central de l’intestin - Journées francophones de nutrition http://www.lesjfn.fr
C. Costa « © Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés »

Date de publication : 13/05/2024

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