Cette étude avait pour objet d'évaluer l'évolution du poids après une à trois semaines de vacances et de vérifier si cette évolution se maintenant jusqu'à plusieurs semaines après le retour de vacances.
Dans cette étude prospective de cohorte menée chez 122 adultes (âge moyen : 32,2 ans), les auteurs se sont intéressés à l’impact des vacances sur le poids corporel. Le poids pris pendant les vacances pourrait en effet être un élément d’explication à l’apparition progressive, année après année, d’un surpoids ou d’une obésité.
L’étude comprenait 3 visites d’évaluation: la première 1 semaine avant le départ en vacances (qui duraient de 7 à 21 jours), la deuxième 1 semaine après le retour de vacances, et la 3e 5 semaines après la 2e visite. La taille, le poids, la pression artérielle, le rapport taille-hanche (RTH), l’activité physique (questionnaire IPAQ) et le stress (échelle PSS) étaient mesurés.
Le poids avait significativement augmenté pendant les vacances (0,32±0,08kg, p<0,05) et ce gain a persisté pour atteindre 0,41±0,11kg (p<0,05) lors de la 3e visite. Le gain de poids n’était pas significativement différent selon l’IMC de départ : 0,28±0,13 kg, 0,39±0,14 kg et 0,48±0,27 kg pour respectivement les participants de corpulence normale, en surpoids ou obèses. Les auteurs ont identifié une corrélation positive entre la prise de poids et la durée des vacances (r =0,29, p = 0,001). Il n’y a pas eu de modification significative du RTH.
Le niveau de stress avait diminué au cours de l’étude : 17,1±0,5 avant le départ en vacances versus 14,9±0,6 à la 3e visite (p<0,001). L’activité physique totale avait tendance à augmenter durant les vacances (3940±235 avant les vacances versus 4313±344METs après le retour, p=0,10) avant de diminuer après le retour (4313±344 à la 2e visite versus 3715±306METs à la 3e visite, p<0,05). Entre la 1e visite et la 3e visite, les différences en termes d’intensité d’activité physique n’étaient pas significativement différentes, mais les types d’activité physique avaient changé. La marche était davantage pratiquée durant les vacances qu’avant (p<0,001) et qu’après le retour de vacances (p<0,001). A l’inverse, les activités physiques d’intensité modérée étaient moins nombreuses durant les vacances qu’avant (p<0,01) ou après (p<0,05).
Enfin, 88% des participants avaient déclaré avoir consommé plus de nourriture et de boissons durant les vacances. L’augmentation de la consommation d’alcool était importante : de 8 consommations hebdomadaires avant les vacances à 16 pendant la période de vacances. Cet apport d’alcool supplémentaire représenterait jusque 30% du surplus énergétique consommé.
Un niveau de stress plus élevé avant le départ en vacances et l’augmentation de l’activité physique totale durant les vacances suggèrent que la prise de poids observée serait liée à une augmentation de la ration calorique durant les vacances. Ce poids ainsi gagné ne serait pas assez important pour entraîner une réaction appropriée de l’organisme, ce qui pourrait contribuer à une accumulation de poids superflu au fil des vacances et donc des années. La diminution de l’activité physique 6 semaines après le retour de vacances pourrait elle aussi contribuer à expliquer le maintien de la prise de poids.
Ce qu’il faut retenir
Cette étude est la première à étudier les effets des vacances (d’une durée de 1 à 3 semaines) sur l’évolution du poids dans une population adulte. Les auteurs ont noté une prise de poids significative (0,32 kg en moyenne), qui s’est maintenue 6 semaines après le retour de vacances. Ce gain de poids ne serait pas lié au niveau de l’activité physique, mais bien à une augmentation de la ration calorique (nourriture et alcool) durant la période de vacances.
Cooper JA et al. A prospective study on vacation weight gain in adults. Physiol Behav. 2016 ; 156 : 43-7.
Date de publication : 19/01/2018