La santé cardio-neuro-vasculaire des Français est préoccupante

Le dernier état des lieux sur la santé cardio-neuro-vasculaire des Français inquiète les pouvoirs publics. Cardiopathies, AVC et insuffisances cardiaques, à l’origine de nombreuses hospitalisations et décès, sont fortement influencées par nos habitudes alimentaires.

« Seul un Français sur dix présente une santé cardio-neuro-vasculaire idéale. Ce constat inquiétant doit nécessiter une mobilisation de l’ensemble des acteurs publics », alerte Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France. Ce chiffre provient d’un état des lieux réalisé par Santé publique France à l’échelle régionale, départementale et infra-départementale. Celui-ci révèle des inégalités territoriales marquées ainsi que le rôle majeur de l’alimentation.

Pour cet état des lieux, l’agence de santé a ciblé les trois pathologies les plus fréquentes : les cardiopathies ischémiques, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les insuffisances cardiaques. Elles sont la deuxième cause de mortalité en France et sont responsables de plus d’un million d’hospitalisations chaque année.

Des inégalités territoriales marquées

Pour les cardiopathies ischémiques, plusieurs régions ont des taux d’incidence bien supérieurs à la moyenne nationale (459 cas pour 100 000 habitants) comme la Corse (577), le Grand-Est (563), la Provence-Alpes-Côte-D’Azur (554), l’Occitanie (519), et La Réunion (491). À l’inverse, ces taux étaient plus bas en Bretagne (401), dans les Pays de la Loire (389), en Île-de-France (403), en Guyane (322), en Martinique (235) et en Guadeloupe (238). La mortalité annuelle par cardiopathie ischémique était de 59 décès pour 100 000 habitants en moyenne en France. Elle atteignait, après standardisation, 81 décès pour 100 000 à La Réunion, 71 en Normandie, et 67 dans les Hauts-de-France, Centre-Val-de-Loire et en Bretagne.

Pour les AVC, les départements ultra-marins (Réunion, Guyane, Martinique et Guadeloupe) enregistraient
les taux d’incidence (291 à 384 pour 100 000) et de mortalité (83 à 98 décès pour 100 000) les plus élevés comparés à la moyenne nationale (231 pour l’incidence et 58 pour les décès). Dans l’hexagone, les taux d’incidence étaient les plus élevés en Bretagne (259) et dans les Hauts-de-France (254).

Pour les insuffisances cardiaques, les taux d’incidence les plus élevés étaient à la Réunion, dans les régions Hauts-de-France, et en Normandie. Ils dépassaient 400 cas pour 100 000 contre 344 pour la moyenne nationale.

Un rôle majeur de l’alimentation

Les maladies cardio-neuro-vasculaires ont une origine multifactorielle, avec des facteurs de risque comporte- mentaux comme le tabagisme, la consommation d’alcool, l’alimentation, le manque d’activité physique et la sédentarité, ainsi que des facteurs de risque métaboliques comme l’hypertension artérielle (HTA), le diabète ou l’hypercholestérolémie LDL. En France, 47 % de la population est en surpoids, 17 % souffrent d’obésité, 30 % sont hypertendus et 7 % ont un diabète (données 2015). Par ailleurs, plus de 70 % des adultes français ne consomment pas assez de fruits et légumes et plus de 80 % ont une alimentation trop salée. En favorisant une alimentation variée et équilibrée, riche en fruits, légumes, fibres et faibles en sucres et graisses saturées, il est, selon l’agence de santé, possible de contribuer à réduire significativement les risques associés aux maladies cardio-neuro-vasculaires. Pour favoriser une alimentation de qualité, l’agence compte sur le déploiement du Nutri-Score avec sa campagne d’information « Nouveau Nutri-Score : Encore + juste. Encore + utile » lancée fin juin sur la radio, internet et les réseaux sociaux.

Des données plus détaillées sur les caractéristiques des sujets hospitalisés et leurs facteurs de risque sont consultables dans le copieux Hors-série du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire de Mars 2025.

Maladies cardio-neuro-vasculaires : de fortes disparités régionales persistent. Santé publique France. 30 juin 2025. https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2025/maladies-cardio-neuro-vasculaires-de-fortes-disparites-regionales- qui-persistent

C. Costa

C. Costa © Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Date de publication : 29/10/2025